Courts-circuits !

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Nous sommes nombreux, face à nos actes du quotidien, à nous interroger sur leur portée. Ne sommes-nous pas des gouttes d’eau dans un océan, comme certains ne cessent de le rappeler?

Et pourtant…

En janvier, lorsque Rob Hopkins était venu présenter le mouvement de la transition dans ma ville, il avait fait une belle démonstration chiffrée du pouvoir des consommateurs. A Totnes, sa ville d’une petite dizaine de milliers d’habitants, 35 millions de £ sont annuellement consacrées à l’alimentaire, dont 22 millions sont captés par deux supermarchés.

Imaginez: si chacun décidait de consacrer 10% de ses achats à des produits locaux, hors des grandes filières que sont les supermarchés, l’économie locale bénéficierait de 2,2 millions de £ !

Quels sont donc les intérêts de la consommation locale?

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1) Économique

Comme on vient de le voir, s’approvisionner localement offre des retombés non négligeable en matière de finances sur la ville ou la région dans laquelle on habite.

L’achat direct, en évitant les intermédiaires permet également de consommer des produits de qualité à moindre coût, tout en rémunérant correctement le producteur.

2) Environnemental

La proximité de la production permet notamment de diminuer les transports reliant le champs à l’assiette. Un avantage non négligeable donc en ces temps de climat à préserver! Sans oublier que le jour où le pétrole deviendra une denrée rare, vous pourrez toujours compter sur le maraîcher du coin pour vous livrer vos carottes en carriole 😉 Qui plus est, les cultures régionales permettent souvent de valoriser les semences localement adaptées, de diversifier les variétés pour le goût, bref de préserver la biodiversité nourricière.

3) Social

Les achats directs au producteur, par le biais de la vente à la ferme ou sur les marchés, renforcent les liens sociaux. Le produit acheté à un visage, et c’est chouette ! De plus, libre à vous dans le courant de l’année d’envoyer un petit mot de remerciement pour le travail et le service qui vous permettent de jouir de légumes goûteux tout au long de l’année 😉

4) Citoyen

Nombreux sont les combats de valeurs ou idéologiques qui passent par l’estomac : grève de la faim, végétarisme, locavorisme. Ce ne sont pas des choix anodins, ce sont des messages qui se transmettent autour du partage bien ancré que constitue l’alimentation. Les repas sont des nœuds sociaux importants, qui éveillent parfois des réactions viscérales : les modifier, même a minima, c’est questionner toute personne attablée à vos côtés, c’est la confronter à des aspects inconnus ou bien savamment évités.

5) Gustatif! !

Raison de plus, pour partager une bonne tablée pleine d’idées, que de cuisiner un repas savoureux ! Et il est vrai que les produits « paysans » ont une saveur que la grande distribution peine à imiter.

La théorie, c’est bien, mais en pratique, comment ça marche ?

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Lorsqu’on habite en ville, il est beaucoup plus aisé de de découvrir les réseaux alimentaires et d’échanges alternatifs qu’en faubourg campagnard, ou en pleine zone rurale. Les campagnes restent en effet, hélas, beaucoup moins bien desservies par ce type d’initiatives, trop souvent morcelées et éparpillées dans les paysages.

Mais, avec un peu de bonne volonté, on parvient à dénicher de belles petites perles locales et très polymorphes. Cet article est en grande partie construit au départ de structures existant en Belgique, avec un zoom sur ma province natale, la province de Luxembourg. Trop souvent délaissée, j’ai voulu démontrer que de belle initiatives y existent déjà et valent la peine qu’on s’y investisse. Suivez le guide, nous allons faire le tour des types de structures existantes.

GAC, GASAP, AMAP : l’union fait la force !

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Que cachent donc ces acronymes ?

Les GAC sont des groupes d’achat commun. Ce sont au départ des initiatives privées (entre amis, au sein d’une famille, entre locataires) qui contactent volontairement des producteurs. Ceux-ci livreront à des échéances fixées les produits de la commande. C’est un système ponctuel, qui fonctionne par commande

Les GASAP (Groupe d’Achat Solidaire de l’Agriculture Paysanne) et les AMAP (version française : Association pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne) vont un cran plus loin dans l’organisation. Le groupe devient pluriel et se forge dans une optique de soutien durable et à long terme. Un engagement est pris avec le ou les agriculteurs durant un laps de temps déterminé qui assure une stabilité de revenus aux producteurs. Les GASAP fonctionnent par point relais où sont effectuées les livraisons, souvent sous forme de paniers composés ou à composer en ligne.

GAC, GASAP et AMAP sont des systèmes auto-gérés, initiés par des citoyens, qui demandent un certain investissement (servir de point dépôt, organiser les livraisons, aide au producteur parfois).

Pour trouver votre GAC/GASAP/AMAP, rien de tel que d’indiquer dans votre barre de recherche en ligne « GAC/GASAP/AMAP (au choix) + nom de votre ville ».

Quelques adresses utiles :

http://www.gasap.be/

http://www.groupesalimentaires.be/

Coopératives et entreprises : facilitateurs des circuits-courts

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Ces coopératives ont pour but de faciliter la mise en relation entre producteurs et consommateurs. Si elles prélèvent évidemment un surplus pour faire tourner correctement leur entreprise, ce type de structure à l’avantage de l’impact.

D’une part, elles permettent notamment la composition en ligne de paniers très variés (fruits et légumes, mais également crèmerie, œufs, pains, viandes, biscuits et produits traiteurs). De quoi faire ses courses hebdomadaires en quelques clics, presque directement chez les producteurs.

D’autre part, grâce à leur plus grande taille, elles assurent souvent un rayon de dépôt plus large, touchant par là même un nombre de consom’acteurs plus conséquent.

On y retrouve par exemple :

La Ruche qui Dit Oui !

Paysans-artisans

Topino

Agricovert

Spécial Luxembourg belge:luxembourg

Réseau Solidairement

Les Grosses Légumes

Mangeons malin (équivalent Topino dans la province)

Ding dong! C’est le maraîcher: votre panier est disponible !

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Certaines fermes organisent elles-même les livraisons aux points dépôts.

Via un système en ligne de commande (et paiement) à l’avance souvent, votre panier – agrémenté ou non de quelques produits des artisans du coin – est livré par votre maraîcher.

Moins courant que les systèmes coopératifs qui surfent sur l’usage du web pour dynamiser le marché, ce système regroupe en quelque sorte les avantages des groupes citoyens (relations directes producteur-consom’acteur), tout en offrant une flexibilité quasi comparable aux plateformes coopératives.

Dans cette catégorie, on retrouve :

Les paniers verts

La Ferme du Montaval

Terre de Miel

Sans oublier, après tous ces systèmes utilisant internet, les indétrônables marchés hebdomadaires et ventes à la ferme !

J’espère que ce tour d’horizons des circuits-courts alimentaires vous aura plu et que vous le partagerez avec vos connaissances pour le valoriser encore plus.

Et vous, vous êtes plutôt GAC/GASAP/AMAP, plateforme en ligne ou vente plus ou moins directe ?

PS : lecteur/trice français.e, voici un chouette petit annuaire en ligne qui te permettra de partir du bon panier 😉