Même quand on vit en ville – ou en périphérie-, il est parfois bien difficile d’accéder à des commerces alternatifs aux grandes chaînes de distribution habituelles. Où et comment trouver des produits biologiques, locaux au maximum tout en appliquant le zéro déchet ?
Avant notre déménagement, nous étions plus ou moins bien rodés : visites hebdomadaires aux crémiers et au boulanger, commande des fruits et légumes à un maraîcher de la province qui livre à un point dépôt, ou bien visite à la coopérative près de mon lieu de travail, et visite mensuelle au magasin bio (à 4 kilomètres du centre ville, côte en prime).
Désormais, nous nous sommes éloignés de ces commerces, notamment du magasin bio : nous devons trouver une autre solution pour éviter de nous surcharger à chaque voyage là-bas. Car on a beau être plein de bonne volonté, vivre sans voiture est une source de contraintes avec lesquelles il faut jongler. Si nous regroupons nos achats en ville un maximum, je cherchais à soulager la visite mensuelle au magasin bio. Et j’ai découvert un bien chouette concept!
C’est une amie qui m’a présenté « Lili Bulk ». Le principe ? On commande en ligne une série de produits de cuisine secs qui sont livrés soit en point relais, soit à domicile pour les Bruxellois, dans… des bocaux consignés ! Le vrac 2.0 donc. Ce sont des bocaux en verre de taille variées, solides mais relativement légers quand même. On les paye lors du premier achat. Au suivant, si on prévoit de les ramener au point relais, on décompte leur prix du montant total de la commande. Le principe de la consigne 🙂
Une assez grande variété de produits (environ 70) est déjà disponible en ligne : on peut donc faire ses courses et se faire livrer tout près de chez soi. Pratique pour les adeptes des transports en commun, du vélo ou de la marche!
Les point relais font pour moi partie du système de l’économie collaborative, puisqu’ils se construisent grâce à un réseautage réalisé au départ de plateformes internet. Je suis une assez grande adepte de ce type de structure. En effet, ils favorisent l’ouverture d’un marché à des zones qui, parfois, sont délaissées pour des raisons diverses : trop éloignées des centres d’activités (comme les petits villages), trop petites pour qu’une activité commerciale fixe y soit rentable ou, à l’inverse comme dans le cas des centres villes, parce que la location d’un local de commerce y est trop élevée, voire peu accessible pour les voitures. Cette dernière raison est une des explications de la forte délocalisation en périphérie des commerces, même alimentaires. La voiture omniprésente met la pression sur l’aménagement territorial, avec pour conséquence que l’accès à ces zones de commerces devient très complexe voire impossible par les modes de transport doux.
Néanmoins, les points relais ne sont pas une panacée non plus. Ils peuvent tisser du lien comme en défaire puisqu’il y a parfois un côté déshumanisé de l’approche. Si certains points relais offrent la possibilité de rencontrer d’autres personnes, d’autres sont juste des dépôts. Je garde toujours un œil sceptique face à l’économie collaborative car mine de rien, il n’y a parfois que quelques pas qui la sépare d’une uberisation* du système. Reste que les point relais, s’ils sont développés avec des commerces de proximité bien valorisés et des marchés locaux bien organisés, s’inscrivent dans un développement durable des circuits courts et de proximité.
Pour en revenir à l’entreprise de Lili Bulk, j’ai posé quelques questions à Aurélie et Florence, les deux entrepreneuses à la tête du projet.
– Mais qui est donc Lili, et comment est-elle née? Quelles sont les valeurs qui l’animent?
« Lili Bulk » est née de la rencontre de notre rencontre, toutes deux animées par l’envie de permettre à tous ceux qui souhaitent pratiquer le zéro déchet de le faire sans se compliquer la vie. Réduire à zéro le nombre d’emballages jetables est notre ambition.
Nous sommes parties de notre propre expérience de mères de famille, actives, cherchant à bien s’alimenter, dans une perspective durable pour la planète, pour innover et créer l’épicerie du futur.
– On constate bien que « Lili Bulk » est une entreprise tirée d’une prise de conscience environnementale, quel a été votre déclic vers ce nouveau chemin?
Le déclic a clairement été une formation en coaching zéro déchet pour Florence et en alimentation durable pour Aurélie. Ensuite est née l’envie commune d’entreprendre dans le développement durable, de se lancer dans un projet avec du SENS et qui puisse aider les autres à adopter de nouvelles habitudes plus respectueuses de l’environnement.
– Monter une entreprise n’est pas chose aisée, à quels problèmes avez-vous été confrontées? Avez-vous dû faire des compromis?
Entreprendre c’est affronter les hauts et les bas, ne pas avoir peur de travailler de longues heures, de voir s’allonger sa TO DO list. Mais c’est aussi le bonheur de faire des choses que l’on aime par dessus tout, de recevoir des encouragements qui vous poussent à continuer et à vous améliorer.
Nous avons eu la grande chance de ne pas avoir été confrontées à des problèmes majeurs jusqu’à présent (on touche du bocal ;-)). Nous sommes également vigilantes à conserver l’équilibre famille/travail.
– Même s’il y a parfois des nuages, il y a sûrement aussi des victoires. Quel est votre plus beau souvenir depuis le début de l’aventure?
Avoir reçu le Prix du Public Greenlab nous a vraiment fait chaud au cœur. Notre première commande faite sur la version bêta du site web fut un grand moment de joie!
– Pour conclure, comment voyez-vous « Lili Bulk » dans 3 ans ?
Nous espérons avoir multiplié les points relais partout en Belgique et avoir commencé notre avancée à l’international. Nous espérons également devenir LA référence pour la consigne du produit sec.
Découvrez la gamme de « Lili Bulk » sur leur site : http://www.lili-bulk.com/fr/
Connaissiez-vous « Lili Bulk » ? Seriez-vous tenté de commander sur leur site ?
*Uberisation : néologisme créé au départ de la firme Uber, il s’agit d’un système de proposition de service qui met directement en contact un client et des fournisseurs de services via des plateformes internet. On paye à la fois le service et la mise en relation.
Note : cet article est juste le fruit d’une jolie découverte et de l’envie de la partager, il ne fait pas partie d’un partenariat.